L’invention d’un nouveau trouble
Malheureusement, le programme des compagnies pharmaceutiques ne se limite pas a l’obsolescence des cycles menstruels. La médicalisation des cycles naturels des jeunes femmes se manifestent également d’une autre façon.
Le géant pharmaceutique Eli Lilly fait la promotion de son nouveau médicament, Sarafem, en le présentant comme la pilule miracle pour les femmes souffrant d’un nouveau « trouble mental » appelé trouble dysphorique prémenstruel (TDP).
Vous n’en avez jamais entendu parler ? Ce n’est pas surprenant étant donné qu’on a fait un trouble psychiatrique il y a seulement trois ans environ.
Le TDP, ce « trouble mental », que l’Association Psychiatrique Américaine (APA) n’a pas encore accepté comme un trouble mental officiel, figure néanmoins dans l’annexe du Diagnostic and Statistical Manual for Mental Disorders de l’APA, la quatrième classification américaine des troubles mentaux ou DSM-IV, la bible des maladies mentales.
Le TDP est en réalité la version revue et corrigée du syndrome prémenstruel (SPM), qui est supposé toucher 3 à 10% des femmes réglées. Le fait que le TDP ne figure que dans l’annexe du guide de diagnostic indique que l’APA souhaite que des recherches soient effectuées avant de l’accepter comme un trouble mental à part entière. Néanmoins, on le traite activement.
Pour que l’on diagnostique un TDP chez une femme, celle-ci doit présenter au moins cinq symptômes. Ce trouble mental non officiel est soi-disant caractérisé par les symptômes suivants : humeur dépressive, anxiété ; pertes d’intérêt pour les activités habituelles ; sentiments de tristesse, de désespoir, d’auto-dépréciation, de tension, d’anxiété ou « d’être à cran » ; irritabilité persistante ; colère ; conflits interpersonnels accrus ; sensation de fatigue de léthargie ou de manque d’énergie ; modifications marquées de l’appétit ; sentiment subjectif d’être submergée ou de perdre le contrôle ; et symptômes physiques tels qu’une tension ou un gonflement des seins. Avant de pourvoir diagnostiquer un TDP, on conseille à une femme de dresser un graphique de ces symptômes pendant deux mois .
Dans sa publicité, Lily rapporte que « les médecins peuvent traiter le TDP à l’aide d’une jolie pilule de couleur rose et lavande du nom de Sarafem – la première et la seule prescription contre le TDP. La publicité ajoute plus loin que « Sarafem contient du chlorhydrate de fluoxétine, le même ingredient actif que celui que l’on trouve dans le Prozac ».16
En réalité, Sarafem est l’inhibiteur sélectif du recaptage de la sérotonine (ISRS) connu sous le nom de Prozac. Eli Lilly admet que Sarafem possède le même ingrédient actif que le Prozac, avec les mêmes effets secondaires dangereux. Il s’est paré d’une capsule de couleur rose et lavande et son prix a augmenté. Il se fait actuellement passer pour un véritable médicament contre le TDP. |
Ce n’est pas un hasard si l’année où Sarafem a été listé comme l’unique médicament homologué pour ce nouveau « trouble mental » féminin a coïncidé avec l’année de l’expiration du brevet du Prozac. Sans brevet pour le Prozac, Eli Lilly perdait les droits exclusifs sur le médicament, ainsi que des profits s’élevant à des centaines de millions de dollars. Toutefois, avec l’acceptation du clone du Prozac, Sarafem, comme le seul traitement homologué contre le TDP, le brevet actuel de Lilly sur le Prozac se prolongeait de sept ans.
Selon les documents consultables sur le site Internet de la FDA, Lilly a proposé une « étude pilote du TDP chez les adolescentes afin d’évaluer sa réaction à un traitement à la fluoxétine ».
Alors, qui y gagne ? Les gynécologues obstétriciens, que Lilly vise exclusivement en tant que prescripteurs, et, bien sur, Eli Lilly. Qui y perd ? Les jeunes femmes.
Et maintenant, deux autres médicaments ont récemment été homologués pour traiter le TDP. Il s’agit des antidépresseurs Zoloft et Paxil. Avec ces deux acteurs supplémentaires sur le marché de la lutte contre le TDP, attendez-vous à voir beaucoup plus de publicités à la télévision et dans les magazines éduquant de façon agressive le public sur « cette nouvelle pathologie grave ».
Une fois encore, les femmes sont victimes de manipulation de désinformation et de mauvais traitements afin de remplir les caisses des compagnies pharmaceutiques. Mais s’ajoute à cela un coté encore plus redoutable.
Une forte mis en garde contre le Prozac, le Paxil et le Zoloft
Des chercheurs de la division d’oncologie préventive de Toronto, au Canada, ont rapporté que les antidépresseurs administrés à des rongeurs à des doses pertinentes sur le plan clinique favorisaient le développement de tumeurs malignes chez ces rongeurs. Ces médicaments se fixent aux récepteurs régulant la croissance à l’intérieur des cellules associés aux accepteurs anti-oestrogènes. Lorsqu’on les a administrés à des rates mélangés à un cancérigène connu, les animaux ont rapidement développé des tumeurs mammaires. Par rapport aux cas témoins, la fréquence des tumeurs a plus que doublé chez les rates à qui l’on avait administré des antidépresseurs.17
L’équipe de chercheurs canadiens a également découvert que les femmes qui prenaient du Paxil voyaient leur risque de cancer du sein multiplié par sept !18
D’autres études ont montré que non seulement le Prozac favorisait les tumeurs mais qu’il entraînait en outre la prolifération des cellules malignes en inhibant la capacité innée du corps à tuer les tumeurs cancéreuses. Il y a de plus en plus de preuves indiquant que ces médicaments peuvent entraîner un cancer du sein et d’autres formes de cancer telles que tumeurs cérébrales.19
Allan Steingart, professeur adjoint de psychiatrie à l’Université de Toronto, a également émis une autre mise en garde : le ISRS sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent modifier les taux d’oestrogènes. Parmi les effets secondaires, on compte des modifications dans la densité des seins, une lactation chez les femmes qui ne sont pas enceintes et dysfonctionnement sexuel.20
De dangereux effets secondaires à long terme sont en outre associés à ces médicaments. Selon le Dr Joseph Glenmullen, psychiatre qui travaille pour les services médicaux de l’Université d’Harvard et a écrit Prozac Backlash [Répercussions du Prozac], ils incluent des troubles neurologiques tels que des tics défigurant le visage et le corps tout entier et pouvant révéler des lésions cérébrales, un dysfonctionnement sexuel touchant jusqu’à 60% des utilisatrices, des symptômes de manque fragilisants parmi lesquels des hallucinations visuelles, des sensations semblables à des chocs électriques dans le cerveau ainsi que des vertiges, des nausées et de l’anxiété.21
Les ISRS – Prozac, Zoloft, Paxil – possèdent une autre caractéristique : ils ont la capacité de transformer des gens normaux en meurtriers suicidaires déchaînés. Trois ans avant que le Prozac ne soit homologué par la FDA fin 1987, son équivalent allemand émettait des réserves si sérieuses quant à l’innocuité du Prozac qu’il refusa d’homologuer cet antidépresseur. La raison était que les études de Lilly montraient que des patients auparavant non suicidaires qui prenaient ce médicaments présentaient un taux de suicide et de tentatives de suicide cinq fois plus élevé que ceux qui prenaient des antidépresseurs plus anciens et trois fois plus élevé que ceux qui prenaient des placebos. Les propres chiffres de Lilly indiquaient que parmi les patients auparavant non suicidaires qui prenaient le médicaments au début des essais cliniques, un sur 100 développait une grave forme d’anxiété et d’agitation appelée akhatisie, le poussant à tenter de se suicider ou à se suicider au cours de ses essais.22
A l’aide des chiffres sur le Prozac fournis à la fois par Lilly et par des recherches indépendantes, le Dr David Healy, Directeur du Département de médecine psychologique de North Wales à l’Université de Wales et spécialiste du système de la sérotonine du cerveau, a estimé que « probablement 50 000 personnes s’étaient suicidées en étant sous Prozac depuis son lancement, bien plus que le nombres de personnes qui l’auraient fait si on les avait laissées sans traitement. »23
Le Dr Peter Breggin, le célèbre psychiatre et l’auteur de Toxic Psychiatry : Talking Back to Prozac [ La psychiatrie toxique : en réponse au Prozac] a affirmé : « Je ne doute pas une seconde que le Prozac puisse entraîner la violence et le suicide ou y contribuer. J’ai vu de nombreux cas. Dans un récent essai, six pour cent des enfants sont devenus psychotiques en prenant du Prozac. Et la psychose maniaque peut conduire à la violence. »24
Et pourtant, le 3 janvier 2003, la FDA a approuvé l’utilisation du Prozac pour soulager la dépression chez les enfants entre sept et dix-sept ans. Elle l’a également approuvée pour les enfants souffrant de troubles obsessionnels compulsifs.
Aux Etats-Unis et en Australie, des psychiatres ont déjà prescrit l’antidépresseur le plus célèbre au monde (et des concurrents similaires) à leurs plus jeunes patients. L’inclusion d’informations propres aux enfants sur l’étiquette du Prozac demandée par la FDA signifie que davantage de médecins, pas seulement des spécialistes de la dépression, pourront le prescrire. En Amérique, la dépression touche jusqu’à 2.5% des enfants et 8% des adolescents.25
Quelles catastrophes nous attendent si nous suivons ces modes ? Verrons-nous des gros titres à propos d’enfants pris de folie meurtrières, ayant peut-être mis fin a leur vie et à celle d’autrui ? On a déjà découvert que la majorité des meurtriers dans les écoles américaines étaient sous ISRS.
L’incidence croissante de dépression et d’anxiété parmi les jeunes filles signifie que les ordonnances vont se multiplier. Les adolescentes sont en outre prises dans une situation inextricable étant donné que la dépression est également en effet secondaire des déséquilibres hormonaux ainsi que de la pilule. Et combien de jeunes filles et de jeunes femmes mises sous Prozac/Sarafem ou sous l’un des nombreux autres ISRS se trouveront un jour confrontées à un diagnostic de cancer du sein ?
Rendre la santé aux jeunes femmes
Il est réellement terrifiant de penser que les compagnies pharmaceutiques s’attaquent avec enthousiasme aux jeunes femmes, aux adolescentes et maintenant aux enfants dès l’âge de huit ans, qui représentent un marché lucratif pour leurs ISRS. Si nous continuons à nous laisser hypnotiser et à laisser nos enfants se faire hypnotiser par la rhétorique et la ruse de la profession médicale et pharmaceutique, nous allons vers de grandes catastrophes et vers une tragédie humaine en matière de santé.
Le véritable objectif (par rapport au thème principal de cet article) est de rendre la santé aux adolescentes et aux jeunes femmes. La menstruation est une expression puissante de la véritable identité de la femme. Le système reproductif féminin est délicat et peut facilement se dérégler lorsqu’il est privé des nutriments adéquats ou mis à rude épreuve.
Nos filles, au lieu de se tourner vers la pilule pour masquer des signes d’avertissement importants, doivent apprendre à faire des choix sains en matière d’alimentation et de style de vie. Les praticiens holistiques compétents sont de précieux alliés pour leur permettre de retrouver une bonne santé hormonale.
Encore plus lourde de défis est la tâche consistant à se défaire des mythes culturels profondément ancrés. Si les femmes veulent réellement retrouver et entretenir leur santé et l’amour de leur corps, il faut exorciser les vieux mythes et les vieilles superstitions de notre inconscient collectif. Les croyances conscientes et inconscientes erronées sur l’anatomie des femmes se transmettent de génération en génération. Nos filles en sont les héritières – sauf si nous choisissons de leur enseigner autre chose.
En se débarrassant de ces idées fausses, les femmes peuvent réellement honorer et apprécier leurs corps – condition préalable importante pour l’équilibre hormonale général.
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